« La pratique du « détachement » supprime les fluctuations du mental, permettant ainsi l’accès à Atman, la Conscience pure  

Chapitre 1 -sûtras 12 à 16. »

Pourquoi parle t’on des 8 membres du yoga? Vous en entendrez certainement parler au cours de votre pratique  ou bien encore au cours de vos lectures sur le sujet .

8limbsyogaPatañjali serait donc le compilateur réel ou mythique du recueil classique des Yoga Sūtra (sutra = traité, livre  sur le yoga), quelque part entre l’an 300 av. J.-C. et l’an 500 après J.-C.

Il s’agit essentiellement de règles de vie décrites, sous la forme de 195 aphorismes (=définitions, préceptes moral) en vue d’atteindre le bonheur.

Huit étapes  qui décrivent une ligne de conduite morale  et d’auto-discipline.

Dans les Yoga Sutras de Patanjali, les huit membres du yoga, étapes ou branches sont appelés ashtanga (ashta=huit, anga=membre, étape, branche).

Elles représentent une aide à la bonne santé physique et nous font prendre conscience des aspects spirituels de notre nature.

Patanjali

Patañjali est qualifié de premier « codificateur » du yoga.

Les Yoga Sūtra, représentent un traité sur le yoga, ils reposent sur l’école Sāṃkhya (une école orthodoxe de la philosophie indienne)  et sur les textes hindous de la Bhagavad-Gītā.

On retrouve également le Yoga dans les purāṇa ( nom d’un groupe de textes de la littérature indienne, composés entre 400 et 1000 de notre ère. Ces récits sont des contes mythologiques, religieux et aussi basés sur l’histoire de rois. Élaborés pour tous, préférentiellement pour les femmes qui n’avaient pas accès aux veda* … uniquement réservés aux hommes ) , et les Upaniṣad ** , un ensemble de textes philosophiques qui forment la base théorique de la religion hindoue.

Son travail est une des écritures hindoues majeures, et sert de base à ce qu’on appelle le Rāja Yoga*** ou Yoga royal !

*Les véda constituent un ensemble de textes sacrés (les plus anciens textes de l’Inde dont l’origine est inconnue)  et de doctrines  sous la forme d’une « connaissance révélée » transmis oralement  aux sages indiens nommés Rishi  et de brahmane à brahmane (caste supérieure)

 **Upaniṣad (du sanskrit upa : déplacement physique, ni :mouvement vers le bas et shad :s’asseoir, soit l’idée de « venir s’asseoir respectueusement au pied du maître pour écouter son enseignement »).

Patañjali y analyse ici les principes et les techniques psycho-physiques sous forme de propositions aussi générales que possible. Ce n’est donc pas un manuel permettant de pratiquer le yoga.

Le yoga de Patañjali est une des six écoles (ou darśana) de la philosophie hindoue.Ses sūtra nous fournissent la référence la plus ancienne au terme Aṣṭāṅga Yoga, littéralement « les huit membres du yoga ».

Ces membres sont :  yamaniyamaāsanaprāṇayāmapratyāhāraDhāraṇāDhyāna et Samādhi.

Que sait-on sur Patañjali ?

Comme la rédaction de ces trois textes semble s’échelonner sur plusieurs siècles (du IIe av. J.C. au IVe siècle) et ne présente pas véritablement une unité de style, la critique textuelle moderne considère généralement que Patañjali est le nom d’auteurs différents certains parlent d’une lignée de 14 Patañjali.

L’étude du corps, de la parole et de l’esprit étant complémentaires ,ils représentent un effort pour comprendre l’homme dans sa totalité.

LE RAJA YOGA ou YOGA ROYAL

***Le Raja yoga (sanskrit IAST rāja yoga ; yoga « royal » ou « intégral ») est également appelé aṣṭāṅga yoga (« yoga à huit membres »).

Il n’a rien qui puisse le caractériser comme étant plus « royal » que les autres formes de yoga , en revanche sa caractéristique est qu’il indique la voie royale pour le  contrôle du mental.

C’est le yoga basé sur les Yoga Sūtra de Patañjali.

L’expression rāja yoga est un rétronyme ( ndlr :qui désigne un mot nouveau , une expression nouvelle) , introduit au XVe siècle dans la Haṭhayoga-Pradīpikā (qui signifie  « Éclaircissement ou petite lampe du Haṭhayoga ») est un texte classique en sanskrit, écrit par swāmī Svātmārāma ,afin de distinguer ce type de yoga du haṭha yoga qui n’appartient pas à la tradition de la philosophie indienne orthodoxe ou āstika.

4 étapes vont nous aider à contrôler les vrittis  ( les fluctuations du mental  en interaction avec son environnement).

Ces 4 étapes sont :

  • les YAMAS (les disciplines extérieures)
  • les NYAMAS (disciplines intérieures)
  • les ASANA (assises ou postures)
  • le PRANAYAMA (l’art du souffle)

le RY est divisé en deux catégories : Un yoga dit extérieur et un yoga intérieur.

1- Le Yoga extérieur

va travailler et agir sur l’aspect extraverti de notre personnalité :

A) les YAMAS: code de conduite envers les autres ou contraintes extérieures . Elles abordent l’harmonisation des interactions sociales et externes :  c’est en quelque sorte le code moral de notre conduite en société.

L’idée « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse ».

Il existe 5 Yamas (disciplines extérieures) :
Satya : la vérité
Ahimsa: la non violence
– Asteya: l ‘honnêteté (ne pas voler)
Aparigraha: la non possession
Brahmacharya: le célibat, abstinence de rapport charnel (Brahma : réalité transcendantale et Achara celui qui suit cette direction ) . Celui qui est dans la conscience supérieure est nécessairement détaché et se situe à l’opposé de la partie charnelle, sensuelle et sensorielle .

B)  LES NIYAMA : contraintes envers soi

Le second membre, il concerne l’auto-discipline et les observances spirituelles, comme par exemple, aller au temple ou à l’église régulièrement, bénir les repas, créer sa propre pratique de méditation personnelle ou faire encocre effectuer des balades contemplatives seul.

Les cinq niyamas sont :
Saucha : la propreté
Samtosa : le contentement
Tapas : l’austérité spirituelle
Svadhyaya : la connaissance des textes sacrés et de soi-même
Isvara pranidhana : l’abandon à Dieu. Dieu est vu ici comme le Soi intérieur, le Divin, l’etre profond en nous, caché , libéré.

C)ASANA : trouver le calme dans la posture

Les Asanas, sont les postures (ou assises) pratiquées dans le yoga, elles constituent le troisième membre. Du point de vue yogique, le corps est considéré comme le temple de l’esprit. Il est donc essentiel d’en prendre soin pour notre évolution spirituelle. En pratiquant des asanas, nous développons une habitude de discipline et une faculté de concentration, qui sont toutes deux nécessaires à la méditation.

 D) PRANAYAMA : – libération du souffle vital, utiliser la respiration comme un objet de concentration.

Le pranayama, généralement traduit comme le contrôle de la respiration, est la quatrième étape. Il consiste à maîtriser le processus de respiration tout en reconnaissant le lien entre la respiration, l’esprit et les émotions. Le terme technique pranayama signifie « extension de la force vitale ». Pour les yogis, non seulement il rajeunit le corps, mais il prolonge aussi la vie. Vous pouvez pratiquer le pranayama comme une technique à part (en étant simplement assis pour effectuer une série d’exercices de respiration) ou l’associer à votre pratique quotidienne de yoga.

 Ces quatre premières étapes de yoga ashtanga de Patanjali visent à affiner notre personnalité, à acquérir une certaine maîtrise de notre corps et à développer une conscience énergétique de nous-mêmes. Tout cela nous prépare à la deuxième moitié de ce voyage, qui concerne davantage les sens et l’esprit et a pour objectif de nous faire atteindre un niveau de conscience supérieur.

2- Le Yoga intérieur

Il s’agit d’un travail d’intériorisation, qui s’opère à partir d’ une démarche d ‘observation, d’analyse , de réflexion ,de contemplation , de méditation et d ‘accomplissement.

E) PRATYAHARA

Pratyahara, le cinquième membre, signifie retrait ou transcendance sensorielle. Au cours de cette étape, nous faisons l’effort conscient de détacher notre conscience du monde extérieur et des stimuli externes. En étant pleinement conscient de cultiver un détachement de nos sens, nous dirigeons notre attention vers l’intérieur. La pratique du pratyahara nous permet de prendre du recul pour nous observer nous-mêmes. Ce retrait nous permet d’observer objectivement nos envies : des habitudes qui nuisent peut-être à notre santé et sont susceptibles de freiner notre développement intérieur.

F) DHARANA : concentration, garder l’esprit fixé sur un point

 Chaque étape nous prépare pour la suivante, la pratique de pratyahara crée donc les conditions pour dharana, la concentration.

Débarrassés des distractions extérieures, nous sommes alors en mesure de gérer les distractions de l’esprit lui-même. Ce qui est loin d’être facile ! Dans la pratique de la concentration, qui précède la méditation, nous apprenons à ralentir le processus de réflexion en nous concentrant sur un seul objet mental : un centre énergétique spécifique dans le corps, l’image d’une divinité ou la répétition silencieuse d’un son. Nous avons bien sûr déjà commencé à développer nos capacités de concentration lors des trois précédentes étapes de la posture, du contrôle de la respiration, et du retrait des sens. Dans les asanas et le pranayama, même si nous nous concentrons sur nos actions, notre attention vagabonde. Notre centre d’attention se déplace constamment afin de peaufiner les nombreuses nuances d’une posture ou technique de respiration particulière. Dans pratyahara, nous nous observons nous-mêmes. Dans dharana, nous nous concentrons sur une seule chose. Des périodes de concentration prolongées conduisent naturellement à la méditation.

G)DHYANA: méditation profonde, l’esprit reste fixé et n’est plus sensible aux perturbations

La méditation ou contemplation, septième étape de l’ashtanga, est le flux ininterrompu de concentration.

Bien que les notions de concentration (dharana) et de méditation (dhyana) semblent se rejoindre, il existe une distinction subtile entre ces deux étapes. Alors que dans la pratique du dharana, nous fixons notre attention sur un point, dhyana est un état de pleine conscience sans concentration. L’esprit est alors apaisé, et dans ce silence, il produit peu ou pas de pensées. La force et l’endurance que requiert cet état de quiétude sont assez impressionnantes. Mais ne vous découragez pas ! Cela peut sembler difficile, voire impossible, mais n’oubliez pas que le yoga est un processus. Même si l’on ne parvient pas à atteindre la posture parfaite ou l’état de conscience idéal, chaque étape de notre évolution est bénéfique.

H) SAMADHI : contemplation profonde ou état d’union avec le « dieu » intérieur (âtman) ou d’absorption dans l’absolu (brahman).

 Patanjali décrit cette huitième et dernière étape d’ashtanga, samadhi, comme un état d’extase. Lors de cette étape, le méditant fusionne avec l’objet de sa méditation et transcende le moi. Il en vient à réaliser une connexion profonde avec le Divin, une interconnexion avec tous les êtres vivants. Cette réalisation s’accompagne de la « paix qui permet toute compréhension » ; l’expérience du bonheur et de ne faire qu’un avec l’Univers. À première vue, ce genre d’objectif peut sembler quelque peu idéaliste, voire prétentieux.

Mais si l’on réfléchit bien à ce que l’on attend de la vie, la joie, l’épanouissement et la liberté n’auraient-ils pas leur place sur notre liste d’espoirs, de souhaits et de désirs ?
Ce que Patanjali décrit comme l’achèvement du parcours yogique est, au fond, ce à quoi aspirent tous les êtres humains : la paix.
Nous pourrions également réfléchir sur le fait que l’on ne peut ni acheter, ni posséder cette ultime étape du yoga, « l’illumination ».

On ne peut en faire l’expérience qu’à travers le dévouement continuel de l’aspirant.

 Source: http://www.yogajournalfrance.fr/les-huit-membres-du-yoga/

 En résumé : Les huit membres du rāja yoga sont :

  1. yama – code de conduite envers les autres, comprenant ahimsā, satya, asteya, brahma-chārya, a-parigraha
  2. niyama – contraintes envers soi, comprenant shaucha, santosha, tapas, svadhyāya, îshvara-pranidhâna
  3. āsana – trouver le calme dans la posture
  4. prānāyāma – libération du souffle vital, utiliser la respiration comme un objet de concentration.
  5. pratyāhāra – abstraction des sens, retrait des objets de leur perception
  6. dhāranā – concentration, garder l’esprit fixé sur un point
  7. dhyāna – méditation profonde, l’esprit reste fixé et n’est plus sensible aux perturbations
  8. samādhi – contemplation profonde ou état d’union avec le « dieu » intérieur (âtman) ou d’absorption dans l’absolu (brahman).

Les trois derniers membres (dhāranā, dhyāna, samādhi) sont appelés samyama qui représente la partie essentielle du rāja yoga reposant sur les Yoga Sūtra.