La dimension sacrée 

Pourquoi parle t’on de sacré ? le yoga, le domaine spirituel en font très souvent état . 
 
Qu’en dire, quelles en sont les représentations ? 
 
Le sacré nous vient du latin « sacrare » qui signifie dédier ,  vouer ( quelque chose à une divinité), consacrer, marquer d’un caractère sacré, sanctifier, honorer, immortaliser.
On pourrait dire que le sacré est la dimension de quelque chose qui a du pouvoir , pouvoir au sens d’énergie que cela procure et induit .
Ainsi lorsque nous élevons nos actions au rang de sacré, cela signifie alors que nous célébrons à travers cela ,un acte plein et authentique, un moment unique existentiel , immortalisé
. Chacun de nos actes devrait être perçu de la sorte comme étant un instant unique, hélas nous avons bien souvent une tendance à banaliser les choses dans la vie quotidienne ordinaire.
 
Sommes- nous alors pleinement en capacité de  créer un moment de recueillement et de pause salvateur ? un instant de contemplation dans nos vies agitées ?
Sommes- nous  en capacité d’accomplir un acte d’amour, de dévotion pour ce qui nous tient le plus à cœur dans lequel nous mettons une intention  ? Avons nous cette pleine présence de l’instant ?  voici ce qui pourrait bien caractériser quelques aspects de cette notion de sacré.
 
 Celle-ci est aussi très souvent associée au fait religieux, n’y a t’il donc que dans un cadre religieux  que nous pouvons y faire référence ?
 
Evidemment non. Chaque acte de la vie , que ce soit un moment de tendresse auprès d’une personne , une ballade dans un lieu de nature , l’observation d’un objet qui nous capte, une expérience d’une situation de vie vécue …peut alors nous permettre dans le monde ordinaire de (re) trouver une véritable connexion avec un élément du Divin , reliant ainsi microcosme et Macrocosme. Puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. Le sacré comme  une brèche dans l’ordinaire  nous permettant d’accéder à un plan , une dimension supérieure, extraordinaire.
 
Ritualiser les moments de la vie 
 
Tenter de rendre les choses sacrées , leur donner une autre place , une autre dimension dans nos espaces de vie . Déjà celui d’être en capacité de pouvoir arrêter d’être en permanence dans l’action automatique « des choses à faire »   avec toutes  les agitations mentales qui y sont associées , celui aussi d’ apaiser le cycle de nos pensées pour simplement accepter de se poser, d’ apprécier le non-faire comme un acte volontaire et choisi , celui aussi du silence de l’instant que l’on est en train de vivre.
 
Tenter de développer une capacité à pouvoir d’intégrer la fugacité d’un « arrêt sur image », celui de notre temps qui ne cesse de filer, de ce « bon » moment qui  passe, que l’on ne peut arrêter , juste  demeurer là  dans la vibration du moment , dans le lien et la saveur de l’instant , se relier à tout ça , demeurer dans les sensations internes subtiles,celles de sa respiration et de noter précisément  la chance que j’ai d’être en vie , là , pour  apprécier, savourer, en pleine possession de mes moyens sensoriels déployés , cet instant unique, qui ne se reproduira plus jamais dans les mêmes conditions de temps, d’age en tout cas … chaque instant est autre, chaque instant est unique.
 
SE RELIER AU SOUFFLE 
Le souffle est ce véhicule du sacré, il conduit et guide l’énergie dans chacune de nos cellules de vie, cet « éveil »  quotidien qui célèbre chaque nouvelle journée , nous est donné chaque jour , nous autorisant à accomplir sa journée.  Il peut aussi nous être retiré en un instant , telle est bien sa caractéristique , la vie ne tient qu’à un souffle .
 
Est-on en capacité de prendre conscience dans chaque moment de notre respiration ?
– de cet échange particulier entre le dehors et le dedans qui a lieu plus de 8600 fois /journée ( si l’on estime en moyenne env 3 souffles/ minutes pour l’homme ordinaire )
-de l’aspect fragile de celui-ci
-de ce lien fragile et sacré qui nous relie au vivant , à la vie
-de cette notion du  passage d’un plan grossier à plus subtil d’un souffle qui s’étire , se calme et se suspend
-de l’essentiel qu’il permet, si le souffle disparaît , rien d’autre ne compte, ni n’existe.
 
Prend  t’on véritablement la pleine dimension , la totale conscience de cela ?
 
Le challenge sera donc de faire de nos actes quotidiens un moment sacré qui pourrait se qualifier ainsi :
  • En pleine présence ( un moment unique)
  • Être dans son entièreté mentale dédié à ce que nous accomplissons ( ne pas penser à ce que je vais devoir faire plus tard)
  • Être dans une totale disponibilité de temps ( je m’accorde cette espace, cette pause, quelque soit la liste de choses que je « dois » accomplir »)
  • Allégé lorsque nous nous y consacrons, il faut aussi avoir nettoyé les pensées parasites
 
Si l’on devait prendre un exemple tel que celui de la pratique du Yoga , celle ci peut s’envisager selon deux aspects selon le coté que l’on se positionne .
Elle peut donc :
  • soit s’envisager comme une  simple réalisation physique de  quelques étirements salutaires et certainement bienvenus pour simplement se faire du bien et se détendre. On vient pour cela, pour se sentir mieux dans son corps, mieux dans sa tête. Il n’y a aucun mal à cela et bon nombre de pratiquants viennent rechercher cela.
  • elle peut tout aussi bien, sous un autre aspect , celui d’envisager à rendre sa pratique sacrée , comme un véritable rituel d’abandon et de dévotion à la pratique, dans toute son entièreté corporelle ,énergétique et mentale . Celui d’une connexion, une reliance à une dimension plus spirituelle  comme celle qui consiste à témoigner une gratitude  aux autres énergies et entités qui nous ont précédées, et nous ont transmis tout ça . L’acte de faire un don gratuit de sa pratique,  sans en attendre quelconque bénéfice . Juste pour le plaisir de faire. La différence est notable.
AGIR  ? Quelques pistes 

Voici quelques propositions si vous souhaitez explorer cette dimension dans votre recherche personnelle

– faire de son mieux dans tout ce que l’on entreprend , ne pas viser l’absolu c’est impossible. Faire Juste ou juste faire et laisser faire …..laisser agir ! 

– faire de chacune de vos actions : un « rituel » , une célébration  par exemple prendre soin du moment que l’on dédie à réaliser quelque chose que l’on estime important: soigner le décor et l’ambiance ( bougie, encens, musique , parfum) favorisant une intention de recentrage autour de CE moment précisément.

-célébrer le moment, comme on célébrerait un heureux Evénement et  lui donner tout l’espace nécessaire auquel on l’élève

– s’accorder du temps pour cela , s’autoriser à cela, afin de laisser s’épanouir le moment dans quelque chose de savoureux ( rasa) : se rendre disponible uniquement pour SOi et couper avec tout le reste ( portable, ordinateur etc…)  pour le moment que cela prévoit de durer.

-poser une intention pour le rituel : que souhaite t’on célébrer précisément ? A quoi ? A qui ? quelle intention émettez-vous spécifiquement ? Formuler un SANKALPA ( un souhait)  , une phrase courte positive, pour soi.

-élever notre acte de célébration à la hauteur du cadeau qui nous est offert , celui de pouvoir célébrer ceci , une réelle et authentique gratitude auprès de tous ceux qui nous ont précédés, les anciens, les maîtres, pour les personnes qui bénéficieront directement ou indirectement de ce rituel de célébration, tout en en nous incluant nous aussi .

OM
 

 

 
« Votre espace sacré est l’endroit où vous pouvez vous retrouver encore et encore ». ~Joseph Campbell