Animé par Joëlle et Stéphane avec la présence de Jeannot Margier (une journée)

Dimanche 23 (18h) au vendredi 28 Juillet 2023 (14h)

Ecolieu « Ô Saveur de l’Instant » 71500 St Usuge

Se rendre au gite : 174, rue du Thiellet 71500 St Usuge

En train : gare d’arrivée de Louhans . Navettes pour se rendre au gite

 

Lieu :  L’Ecolieu dispose d’un espace de 6ha, d’une piscine naturelle ; un environnement propice au partage et au ressourcement. La cuisine est végétarienne et bio.

Hébergement et coût : Le stage est en pension complète, 3 choix d’hébergements sont possibles (une fois votre inscription effectuée auprès de RVHY,  prendre  contact avec le gîte pour réserver).

 

Tarif de base avec formule hébergement la moins chère : 800€ (coût pédagogique + hébergement) + 30€ adhésion à RVHY.

 

Contenu de la formation :

  • définir le cadre et les spécificités de la pratique sur chaise
  • intégrer les outils pour transmettre aux personnes en situation de handicap ou ayant un âge avancé dans des maisons de retraite ou des résidences séniors ; dans des communes en lien avec des associations dont le but est de venir en aide à ces personnes.
  • adapter et pratiquer des séances de yoga doux sur tapis.
  • sensibilisation sur le travail des équilibres : assis et debout

Il s’adresse principalement aux enseignants de yoga, aux élèves en formation, mais également à des pratiquants motivés (sophrologues, aides soignants…)

 

 

 

 

 

 

Renseignements et inscriptions : ICI

Extrait Stage 2022

Pourquoi la pratique du yoga devrait-elle se limiter à des personnes physiquement souples,  plutôt jeunes et en bonne santé respiratoire et émotionnelle ?
C’est pourtant souvent l’image qui est véhiculée à travers les différents médias et réseaux sociaux. Le yoga est une discipline multimillénaire qui a été pensée comme un outillage sensé nous aider à gérer nos états émotionnels (peurs, anxiété, angoisses), selon les enseignements des Yoga Sutras de Patanjali (200 av JC) qui constituent  la bible de cette pratique, une sorte de mode opératoire à respecter dans cet objectif. Dans cette optique, il n’y a effectivement pas d’âge pour pratiquer le yoga.
Autre constat qui peut être fait : la pratique du yoga touche depuis quelques années toutes les couches sociales et générationnelles de notre société occidentale, incluant nos ainés. Avec cette notion d’ainés ou de séniors, le spectre des pratiquants s’avère particulièrement large, s’étalant de 62 à 90 ans et plus…
Il y a donc bien un yoga à proposer à chacun, la possibilité d’une pratique adaptée. Voici ci-après un éclairage sous la forme d’un retour d’expérience  à partir de l’enseignement que j’ai dispensé à ce public particulier de plus en plus attiré par la pratique.
Pourquoi et comment rencontre-t-on la pratique de yoga en qualité de sénior ?
Certaines personnes ont pu déjà pratiquer le yoga plus jeune, puis un arrêt dans la pratique a conduit à penser que ce n’était désormais plus envisageable à leur âge ; d’autres n’en ayant jamais fait « plus jeune » estiment  qu’à leur âge, ce n’est pas possible car réservé à des personnes dotées  de certaines capacités…. Tout ceci ne sont que des représentations mentales, des croyances limitantes : tout le monde et à tout âge peut pratiquer le yoga.
Voici  les conditions observées pour se (re)mettre à pratiquer

  • L’élan intérieur sera la première étape pour le pratiquant sénior, l’envie de faire : demeurer disponible à ce qui se présente, accepter de se laisser porter par la rencontre, par la découverte d’une pratique, d’un enseignement, sans en attendre nécessairement quoique ce soit comme résultat… Juste pratiquer dans un esprit d’ouverture. Ceci constitue déjà un vrai premier travail sur soi.
  • S’ôter toute représentation et toute croyance selon lesquelles nous ne sommes plus dans la cible, que c’est trop tard, que cette pratique est réservée à une « élite » prédisposée physiquement aux étirements, à une souplesse. Nous savons bien qu’il ne s’agit pas d’être souple pour faire du yoga, mais que c’est précisément par la pratique et par sa récurrence que l’assouplissement s’installera, peu à peu, selon les possibilités de chacun.
  • La rencontre avec l’enseignant est aussi un élément essentiel, avec les qualités humaines qu’il mettra à disposition : empathie, patience et pédagogie, fondamentales pour favoriser une mise en confiance du pratiquant. Une approche rassurante et bienveillante facilite l’acceptation que chacun fait selon ses possibilités du moment, sans rechercher une comparaison avec quiconque ou la reproduction d’une forme posturale (asana) qui devrait être parfaitement aboutie, avec une idée de justesse.  Est juste ce qui nous convient dans le moment, ce qui est possible maintenant, avec  simplement cette idée de tendre vers, en respectant ses propres limites car c’est précisément en ne les brusquant pas que nous pourrons peu à peu les faire reculer, avec de la patience, de la douceur. L’approche pédagogique de l’enseignant-passeur  se plie au service d’une compréhension et d’une intégration de ce processus yogique, pour guider la personne au sein de la technique proposée, qu’elle soit posturale ou respiratoire.

Passer par le corps : un retour à Soi sur le plan physique
Notre corps représente  ce qui nous caractérise sur le plan matériel (Annamaya kosha), le réceptacle « palpable » dans la matière de ce qui se passe à l’intérieur de nous sur un plan plus subtil (énergétique). C’est sur ce corps matériel que l’on se focalisera en premier lieu.
Nous commençons  par laisser s’exprimer le ressenti intérieur de cette enveloppe corporelle sur des aspects tels que l’ancrage, la stabilité, la notion de verticalité (tous les êtres vivants se tournent vers la source de vie, se redressent ; ceci est associé à la notion d’énergie vitale), la recherche de l’équilibre. Ce positionnement de base est essentiel pour permettre au corps de se relâcher (enfin), n’étant plus soumis à une quelconque contrainte ou tension en lien avec la gravité. On peut ainsi l’appréhender depuis cette présence intérieure, une attitude neutre sans jugement, sans commentaire, sans verbiage intérieur, seulement cette posture de  témoin dans laquelle seule  compte l’expérience de la présence du Soi en soi.
Ce premier exercice n’est pas toujours le plus facile au début. Toutefois, il sert à faire comprendre depuis son centre le plus intime ce qui se joue à l’intérieur, comme par exemple la rémanence des pensées parasites, la présence de blocages, de limites que nous nous imposons, issues de filtres intérieurs  (peurs, craintes) provenant d’expériences passées  qui nous éloignent dans le moment présent de ce que nous sommes  au plus profond de nous. L’énergie se place toujours là où se place la pensée. On parvient alors à se réapproprier  un peu plus ce temple intérieur, là où nous nous en sentions peut-être éloignés, notre corps nous apparaissant comme étranger lorsque nous subissons une faiblesse sur le plan physique.  Certains envisagent cela comme une fatalité de la vie, comme la faute à pas de chance ; pourtant, le plus souvent, l’origine de nos tracas est énergétique, émotionnelle, et elle se traduit au final sur le plan du corps matériel, réceptacle de nos états intérieurs. La santé holistique se lit sur la tenue de ce corps.
Prendre conscience que cette enveloppe charnelle est  trop souvent laissée à l’abandon, que cette énergie innée et naturelle  abritée en chacun lorsque nous sommes dans la fleur de l’âge doit être cultivée et  entretenue de façon régulière dès lors que nous nous mettons à vieillir, est fondamental. En effet, lorsque cette ressource (énergie vitale) alimentant nos forces physiques, énergétiques et mentales n’est plus intégrée avec la même intensité, le corps a tendance à devenir plus raide sur le plan musculaire, à se rouiller un peu plus sur le plan articulaire. Les os subissent aussi le sort naturel de l’âge sous la forme d’arthrose qui peut venir s’installer. N’acceptant pas toujours cette situation, nous luttons intérieurement, mobilisant cette énergie à d’autres fins que celles de bien fonctionner.
Naturellement, si rien n’est entrepris par nous-même pour se reprendre en main, nous imaginons bien quelle issue se profilera : celle de subir le poids des années  dans tous ses aspects physiques, respiratoires et émotionnels (inter-reliés).
Ceci n’est pas le point de vue du yoga. Décider de se mettre en action, en mouvement,  se (re)prendre en main, devenir acteur, plutôt que de ne rien faire, de ne rien tenter,  telle est bien l’attitude du guerrier pacifique.
 
Une mise en mouvement sur le plan physique : des pieds jusqu’à la tête !     
Une fois ce corps ressenti, sur ses appuis, en équilibre, il va s’agir de le renforcer avec bienveillance, toujours selon le principe « à chacun selon ses possibilités », « dans son maximum autorisé » selon l’expression consacrée : user de mouvements doux et justes sur le plan postural pour ne pas se blesser, en respectant sa structure anatomique. Les mouvements proposés pourront toutefois être toniques dans l’optique de renforcer le travail de nos appuis : celui des pieds, des orteils, par un travail sur la voute plantaire qui sert à  renforcer tout l’édifice. Si le bas n’est pas stable, alors comment le haut du corps peut-il être redressé sur son axe sans compensation ?
Suivra ensuite un travail sur la tonicité des jambes, chose qui fait souvent défaut chez nos ainés : par exemple l’étirement des ischio-jambiers, celui des adducteurs, des quadriceps, à partir de postures debout, car le constat est qu’il est beaucoup plus exigeant pour des personnes « rouillées » de maintenir une assise prolongée pour pratiquer les postures (asana) ou les techniques d’allongement du souffle (pranayama).
Certaines postures seront par exemple revisitées à l’aide de supports par exemple, dans une logique de progression comme la demi-pince debout (ardha uttanasana), la posture de l’étirement intense dite de la chaise (utkatasana), la posture de la tête entre les mains (prasaritta padottanasana) . L’idée ici étant de toujours rester dans l’esprit du yoga sans le dénaturer, en l’adaptant toutefois aux personnes.
À l’issue de quoi le pratiquant devra être en mesure d’observer :

  • Quelle(s) sensation(s) sont ressentie(s)  sur le plan physiologique ? puis respiratoire?

  • A-t-il continué à respirer librement et consciemment tout au long de la technique proposée ou bien le souffle s’est-il suspendu inconsciemment (en forme d’apnée respiratoire non décidé) ?

  • Comment réagit le corps face à ces sollicitations physiques posturales : se détend-il encore plus ? Se fige-t-il ? Se crispe-t-il ?

  • Après avoir terminé toute activité et s’être relâché soudainement (shavasana), quelle est la réaction observée sur les plans physique, énergétique, émotionnel ? Cela favorise-t-il un relâchement profond ou bien, au contraire, reste-t-il des tensions internes ?

Beaucoup de choses sont donc à observer depuis cette dimension intérieure. Pour certains, ceci sera une révélation, celle d’une (re)découverte de ce que l’on croyait déjà  bien connaître, ce corps et ces nouvelles perceptions et ressentis dont on s’était éloigné.
Ce travail de tonicité du bas du corps est essentiel pour nos ainés, car synonyme de mobilité, donc d’autonomie, de meilleure confiance en soi et de réduction des risques de chutes. C’est aussi conserver un lien social là où d’autres, moins en confiance avec leur mobilité, auront tendance à rester chez eux, à s’isoler, craignant de chuter (peur renforcée par celle de leur entourage qui veut les préserver pour leur bien…), glissant ainsi peu à peu vers une forme de dépendance.
Le yoga cultive l’autonomie, cela reste vrai à tout âge. Le travail pourra se poursuivre toujours selon cette même logique sur les autres parties du corps au gré des séances, en fonction du ressenti de l’enseignant vis-à-vis des personnes en présence et de leurs besoins.

Exemple d’évolution de la posture Prasarrita Padottanasana : la posture des mains entre les pieds. Chaque partie peut être travaillée et tenue séparément dnns une logique de progression

La pratique du souffle : comment respirez-vous ?
Le travail sur le souffle se place au même niveau que celui de la posture, l’un n’allant pas sans l’autre (il est fondamental de les associer). La prise de conscience du souffle, paupières closes lorsque cela est possible, sera privilégiée :

  • Le point d’origine du départ du souffle est-il perceptible ? A-t-on conscience de l’endroit où se place le mouvement respiratoire : depuis la zone du ventre, du cœur, de la gorge ?

  • La bouche est-elle ouverte ou fermée ? Le maintien des lèvres en contact contribue à favoriser une circulation ample de l’onde de l’énergie vitale.

Le constat est cinglant : bon nombre de personnes ne savent pas respirer de façon optimale, en mobilisant au mieux leurs capacités respiratoires (VO2 max), et maintiennent une respiration dite de survie.
À l’issue de ces exercices, les remarques souvent fusent : pour certains, l’inspiration sera constatée plus courte que l’expiration ; pour d’autres, ce sera le contraire… C’est là aussi parfois une première découverte que celle de percevoir que cette énergie vitale échappe à notre vigilance dans ce mouvement pourtant naturel qui nous berce 21 600 fois par jour*, depuis notre premier souffle jusqu’au dernier.
La poursuite du travail portera sur l’allongement du souffle, ce que l’on nomme pranayama (PRANA : énergie vitale – AYAMA : étirer, allonger). C’est la recherche d’une respiration ample, lente et allongée, qui favorisera peu à peu des pauses respiratoires bienvenues et bénéfiques.
Terminer la séance
Il sera possible en fin de séance, en guise d’intériorisation, de proposer la position allongée (shavasana) lorsque cela sera possible, ou adaptée avec les jambes relevées sur une chaise, ou, en cas d’impossibilité d’aller au sol, en position assise sur une chaise, dos redressé.

  • Quel est alors le constat depuis l’intérieur ? Quel ressenti ?

  • S’est-il passé « quelque chose » de nouveau jusqu’ici non perçu ?

Ce « quelque chose »  de l’ordre de la perception, du ressenti sur le plan subtil , tous les sens en éveil, reste à déterminer par chacun. Il sera pour certains plutôt d’ordre physiologique (sensation de déblocage articulaire, musculaire) ; respiratoire/circulatoire (constat d’une forme d’ivresse amenée par le souffle : bâillements, sensation de détente profonde que certains qualifient parfois de « fatigue », tellement peu habitués à ressentir cet état de lâcher prise qui s’invite soudainement)  ; ou encore d’ordre mental  (sensation que quelque chose a lâché, sensation d’une (re)connexion avec son Soi intime, avec une saveur toute singulière).

  • S’en était-on éloigné ? Depuis quand ?

Les retours des pratiquants
Quelle joie de constater que certains « élèves », après quelques semaines de pratique, témoignent de leur satisfaction, celle d’avoir repris le gouvernail en main, de retrouver une nouvelle maîtrise de leur corps, (re)devenu un allié et non plus une contrainte de plus à porter.
Un équilibre qui gagne en stabilité et des jambes en tonicité, un moral qui s’améliore, les petits tracas de la vie qui revêtent soudainement moins d’importance… Nous en venons à relativiser les petites choses qui nous paraissaient jusqu’ici  tellement essentielles. L’entourage proche en vient à remarquer des changements, sans toujours trouver de prime abord ce qui a pu changer : une nouvelle allure, une nouvelle tenue qui n’a rien à voir avec le changement de la coupe de cheveux et  l’aspect extérieur ! Le cercle vertueux opère alors, il s’installe une confiance en soi retrouvée, comme le fruit de la pratique, conquise grâce à ses propres efforts…
Le yoga : magique ?
Le yoga est un outil expérimenté de longue date ; lorsqu’il est pleinement mis au service de l’être, il s’avère très puissant. Il est bénéfique pour les séniors, favorisant et entretenant l’autonomie, stimulant et renforçant le corps physique, entraînant une diminution des tensions nerveuses, émotionnelles et, de fait, respiratoires. Tout est relié, telle est bien la quintessence du mot yoga.
*Sur la base de 15 respirations par minute sur une journée.
2430 mots.