La pratique consciente du souffle (pranayama) guide et dirige nos énergies internes, celle -ci est parfaitement capable de les apaiser, de les stimuler sans pour autant les agiter comme le ferait une émotion par exemple.

Les souffles ont une large palette de possibilités et de qualités, variant de souffles de nettoyage (bastrika, kapalabhati) ou de purification; des suspensions (le souffle s’arrête dans l’instant comme une stupéfaction !) des rétentions (qui peuvent être effectuées à poumons vides pour potentialiser toute l’énergie et la concentrer, la condenser en un point, gagnant ainsi en puissance et en intensité  ou bien encore à poumons pleins pour diffuser, expanser et faire rayonner toute l’énergie mobilisée par la technique) . La palette est vaste !

Le souffle ouvre des espaces, il dénoue. Pour autant, il demeure primordial pour le néophyte de bien les utiliser et de savoir les « dompter » progressivement et intelligemment dans les techniques posturales (Asana) qui sont abordées dans un cours.

Comment s’y prendre ?

Lorsque une pratique de souffle est effectuée en début de cours, en assise ou bien allongé, il est alors envisageable d’essayer toute pratique de souffle proposée, sans contre indication aucune, les rétentions pourront alors être initiées mais toujours sans trop forcer (pousser un peu oui mais pas « forcer »), dans un premier temps  pour apprivoiser la bête, c’est subtil, tout est dans l’art du dosage de là où il est possible d’aller explorer à l’intérieur(!!)

 

La mise en posture

La posture ou Asana est l’art de se positionner dans un archétype, de prendre une forme déterminée et de s’y laisser consciemment enfermer tout en y étant parfaitement à l’aise et concentré puis d’y faire des souffles, c’est là que toute la vigilance doit s’opérer pour le pratiquant.

Pour une posture que l’on aborde pour la toute première fois, pas connue, la première étape consiste déjà par la découvrir du point de vue du corps physique. C’est pour cela que généralement l’enseignant la montre afin que le cerveau de élève l’intègre par la visualisation, s’y familiarise dans un premier temps les yeux ouverts, afin de s’en faire une première représentation mentale.

L’enseignant guide ensuite l’élève dans l’entrée dans la posture en y précisant le souffle à opérer dans l’objectif visé. Pour autant chacun devra en fonction de son niveau de pratique adapter les exigences à ses possibilités. En effet tout d’abord on règle !

Pour les débutants

Effectuer La prise de posture sur un souffle sans rétention :  le temps d’ Inspiration=  le temps d’ Expiration au départ sur quelques souffles,

Si tout se passe bien, nous passerons  ensuite sur un rythme de 1/2 (on double le temps d’expiration par rapport à l’inspiration). Y effectuer quelques souffles en ne phagocytant pas les expirations et en veillant à bien les terminer bien jusqu‘au bout et en les visualisant.

ex: Inspiration 4 secondes / Expiration : 8 secondes (ou 3/6; 5/10…)

Une fois ce rythme en place seulement avec une posture physique dans laquelle on se trouve à l’aise on cherchera alors  à y placer des rétentions, ne pas se presser, cela peut aussi prendre parfois du temps , l’essentiel étant de ne pas se bloquer, et de toujours veiller à bien faire circuler les énergies (les souffles) , de ne pas s’asphyxier ce qui n’aurait pas de sens dans la pratique.

On commencera par un rythme de 1/1/2 c’est-à-dire j’inspire sur 4 secondes, puis je fais une rétention de 4 secondes puis j’expire en 8 secondes. J’effectue quelques souffles sur ce rythme-là et m’y familiarise à nouveau.

Puis si tout va bien seulement, je passe alors sur l’échelon supérieur 1/2/2 (4 secondes d’inspiration, 8 secondes de rétention à poumons pleins, puis 8 secondes d’expiration°). => J’effectue quelques souffles sur ce rythme.

Puis si tout va bien je passe sur l’échelon supérieur 1/3/2 (4 sec I°, 12 secondes de RPP, puis 8 secondes d’X°)=> j’effectue quelques souffles sur ce rythme.

Puis si tout va bien je passe ensuite sur l’échelon visé de 1/4/2 (4 sec I°, 16 secondes de RPP, puis 8 secondes d’X°)=> j’effectue quelques souffles sur ce rythme.

Là, je suis parfaitement inscrit dans le rythme (matra) de la posture, dans la structure proposée mais il reste primordial d’écouter son propre rythme et de ne pas vouloir aller trop vite, au risque de ne pas être dans la bonne attitude yogique c’est-à-dire celle qui associe  fermeté dans la posture dans laquelle on est à l’aise et dans laquelle on peut rester « un certain temps » pour y unir le physique ,l’énergétique et le mental.

Chaque posture doit donc être approchée avec le souffle qui convient à chacun et dans lequel on se trouve à l’aise dans lequel il est possible de se détendre.  Il ne s’agira en aucun cas d’y faire advenir une quelconque sensation d’angoisse ou d’anxiété que les souffles mal utilisés pourraient éventuellement stimuler ou provoquer. Avec de la persévérance et surtout beaucoup de lâcher prise, le souffle finira par tranquillement par s’étirer et s’affiner à la longue.

Prenez patience, faites-vous confiance, surtout ne pas vous brusquer, Le Yoga reste avant tout une pratique de patience , elle demande une approche temporelle au long cours pour des résultats qui s’inscriront durablement comme des sillons inscrits dans le corps, procurant bien-être et écoute intérieure. Le jeu des énergie est très subtil.

Au fur et à mesure de nos pratiques et du temps que nous y consacrerons, l’on découvrira de nouvelles portes, de nouveaux espaces intérieurs toujours plus savoureux guidés par ce merveilleux vaisseau qu’est le souffle.

 

 

Approches des rythmes des souffles : 1/1 ; 1 /2 ; puis 1/1/2 ; puis 1/2/2 ; puis 1/3/2 ; puis enfin 1/4/2.