Le premier cours passé : retour d’expérience d’un débutant…

Alors que j’imaginais que le Yoga consistait plutôt à demeurer assis dans un état de semi éveil je me retrouve soudain lors de mon premier cours à éprouver des contraintes comme  celle de devoir se tenir droit, de serrer « la racine », de  compter, de visualiser, de tenir les postures,  à devoir faire tout ça en même temps ?

  • Où sont donc les mérites et les bienfaits vantés par l’ensemble des magazines sur le sujet ?
  • Où sont donc passés cette douceur et cet apaisement proposés au menu Yoga ?
  • Pourquoi faire tout cela, et dans quel objectif ?
  • Devrais-je  encore plus me contraindre… alors que ma dose de stress est déjà si élevée ?

Voici l’état d’esprit qui peut gagner le pratiquant novice qui vient découvrir le yoga dans un premier cours.

Qui ne s’est jamais posé ces questions en démarrant une pratique de Yoga ?

usa champoinship

Nous allons tenter d’y apporter quelques éclairages….

Premier enseignement : Ne s’attendre à RIEN !

C’est par là que ça commence. Laisser le mental de côté (vous me direz facile à dire lorsqu’ on ne sait pas encore bien comment s’y prendre !), le yoga va nous servir et nous aider à cela, faites lui confiance.

La seule chose à entreprendre et d’accepter et de se laisser porter et guider par l’enseignant que vous aurez choisi, de simplement s’abandonner à la pratique et se contenter d’en observer à posteriori  les effets produits (état interne, sommeil, respiration, ambiance intérieure..)

Deuxième enseignement : Je lâche ma position d’« acteur » qui consiste à vouloir  tout contrôler, et je deviens soudainement le spectateur….le témoin !

En piste !

Serrer la racine à quoi cela sert-il exactement ?

La contraction de la racine est une des étapes incontournable chez les natha yogi.

C’est une pratique de FEU, qui apporte santé, stabilité émotionnelle (cf:les énergies de la base).

Ce geste, par le fort recentrage qu’il procure sert d’abord à éviter les fuites d’énergie au niveau de la base, dans un second niveau, il sert à faire remonter toute l’énergie le le long de la colonne vertébrale (essayer simplement de resserrer en contractant progressivement l’anus (le sphincter externe) , ensuite contracter un peu plus  pour aller chercher un peu plus haut le sphincter interne….. vous verrez immédiatement le résultat sur votre axe……)

Ce mudra  « scelle » l’issue de la base  par la contraction des 2 sphincters l’un après l’autre d’abord l’externe, puis le 2eme sphincter un peu plus haut (interne).

On essaiera de sentir la vibration, l’effervescence, l’étanchéité.

En effet l’énergie n’est pas immobile par définition, elle est toujours en mouvement, et si on ne la fait pas remonter par le haut….elle s’enfuit vers le bas ! Ce geste (Mudra) permet donc de la condenser pour ensuite la faire remonter dans l’axe.

C’est aussi un acte qui peut nous recentrer intensément au lieu de laisser les choses se disperser, en effet la concentration de l’énergie vitale en ce point et l’étanchéité immédiate que Mulabandha occasionne, permet de concentrer et de rassembler toutes nos ressources, ce geste peut aussi de façon très utile dans certaines situations, nous sortir d’un mauvais pas, lors événements inattendus ou brutaux (accidents, agressions…) ou bien lors de moments de stress intense (un outil ou « truc de Yogi »  à conserver précieusement !)

Pourquoi compter les temps ?

1 temps d’inspiration, 4 temps de rétention et 2 temps d’expiration….par exemple.

Le comptage des temps de respiration (Matra : la mesure) sert à « dompter », à canaliser le mental, à tenter de le « piéger » afin d’éviter qu’il ne s’échappe et ne s’agite à nouveau trop vite, le fait de l’obliger à se centrer sur le comptage va l’obliger à se centrer. Nous essayons différentes techniques pour jouer avec lui. Le comptage permet une plus grande concentration.

Pourquoi tient-on les postures dans la durée et à quoi cela sert-il ?

Le corps physique est la première chose en tout cas la plus courante à saisir, l’idée étant in fine d’aller chercher à libérer le mental et la pensée, mais il n’est pas possible d’y aller directement. Alors on commence par ce qui est le plus facile pour nous humains qui nous identifions toujours à ce corps physique en premier. C’est donc naturellement par lui que nous allons commencer. On tient les postures pour permettre d’abord au corps de lâcher, de se détendre afin d’y ancrer ensuite la pratique de souffle et de la poser. On dit que le fait de prendre l’archétype de la posture sert à « piéger » l’énergie, à la faire sienne.

Ceci peut difficilement s’expliquer simplement par les mots, il est essentiel de le ressentir en pratiquant.

Pourquoi faire des rétentions de souffle ?

Les rétentions de souffle servent à pousser l’énergie lorsqu’elles sont effectuées  à poumons pleins (RPP) ,  elles servent à ouvrir , à trouver les espaces intérieurs, à développer nos capacités pulmonaires également sur le plan physiologique  (voir aussi l’article : http://le-yoga-dans-la-vie.com/pourquoi-fait-on-des-retentions-de-souffles-2/) par l’ouverture des alvéoles qui se trouvent souvent en partie atrophiées par une mauvaise optimisation de nos capacités respiratoires qui provient d’une respiration partielle que nous effectuons trop mécaniquement.

A contrario les RPV (rétentions de souffles à poumons vides) visent à concentrer, à condenser, à densifier, emmagasiner l’énergie pour la mobiliser dans un chakra, dans un espace.

Pourquoi ralentir le souffle ?

Les sages indiens ont découvert très tôt qu’il y avait des méthodes pour lutter contre le vieillissement du corps et que le nombre de respirations étaient inversement proportionnel avec la durée de vie!  Ils ont constaté que les animaux qui avaient une respiration beaucoup plus lente que les humains, comme les tortues, les baleines ou encore les perroquets, vivaient plus vieux que ceux-ci, alors que ceux qui avaient une respiration cinq fois plus rapide comme les chiens ou les souris notamment, vivaient  cinq fois moins longtemps. En somme plus la respiration est lente et plus la vie est longue !

Les techniques de Yoga qui servent à ralentir le souffle :

=>les souffles allongés en Visamavritti  ou rythme 1/4/2.

C’est-à-dire : 1  temps d’inspiration (par exemple 4 secondes)  /4 temps de rétention à poumons pleins (dans cet exemple 16 secondes) et 2 temps d’expiration (ici 8 secondes) par exemple qui peuvent s’étendre jusqu’ à un rythme de petit pranayama de 8/32/16.  Le temps d’inspiration sera considéré comme la mesure de référence pour le souffle.

=>Les rétentions de souffles à poumons à plein et à vide

=>Les suspensions de souffles

Quel impact sur le corps, le souffle (l’énergie) et le mental produit à travers ces techniques ?

  • L’impact des techniques sur le corps: elles cherchent à  le faire lâcher et le renforcer en tant que structure physique (dans le tantrisme, on l’appelle communément le temple intérieur). Les asanas ont cet objectif d’accompagner le corps dans la durée pour permettre à notre mental de ne plus s’en occuper, libérant ainsi toute l’énergie habituellement mobilisée  entièrement chez  l’homme ordinaire, pour la consacrer de façon plus utile dans une quête de connaissance intérieure à la pratique et à la recherche d’éveil de nos qualités subtiles.

  • L’impact de ces techniques sur l’énergie: le travail du souffle nous garantit une meilleure hygiène de vie par une meilleure circulation du flux énergétique  dans l’ensemble des Nadi et des chakras, limitant ainsi les blocages (à l’origine des maladies), stimulant les centres de passage, donnant tonus et par là même renforçant l’immunité de toute la structure.

  • Enfin les effets sur le plan du mental s’opéreront alors mécaniquement, par la combinaison du  travail effectué à la fois sur le corps physique et sur le corps énergétique (le souffle) ,entre autre, ceci combiné aux visualisations (dhristis) et aux gestes (mudra) contribuera à le faire lâcher, à le libérer pour un certain temps du moins …qu’une pratique régulière et assidue permettra invariablement d’apprendre à prolonger.

shank praksalana

Cette pratique fait partie des pratiques yogiques de nettoyages appelées Kryas (nettoyage de la langue, du nez., ventre...).

C'est sans doute une de celles parmi les techniques de purification qui de prime abord abord apparaît comme la moins aisée à pratiquer si l'on n'est pas guidé par un initié, elle suscite naturellement quelques appréhensions au départ.

Pour autant une fois la technique approchée et expliquée par une personne qui l'a pratiquée avant vous, apparaîtra fort simple et peu compliquée à mettre en œuvre.

Pourquoi se lancer dans une telle pratique ?

Commençons donc par le début, les pratiques de nettoyages sont codifiées depuis l'origine par les yogis et transmises de maîtres à disciples, elles servent à purifier le corps des toxines susceptibles d'entraver la libre circulation des flux énergétiques à l'intérieur du corps. Le nettoyage de l'intestin est de ce fait une nécessité évidente et une des clés d'une bonne santé. En effet tout au long de notre vie notre corps s'intoxique sans aucune interruption soit par :

  • l'absorption de substances externes (métaux lourds , pesticides, engrais, colorants, médicaments...)
  • une nourriture de qualité parfois discutable
  • le résultat de la fermentation des résidus alimentaires dans l'intestin

Ainsi l'accumulation de toxines dans l'organisme accélérera le vieillissement prématuré de nos cellules, conduisant l'organisme en bout de chaîne ,par effet cumulatif ,à son auto intoxication, celle ci entraînant un dysfonctionnement à terme des organes (ceci est aussi une des causes de la sénilité.)

Favoriser les voies d'élimination naturelles

Notre corps est un formidable système, programmé pour éliminer par les voies naturelles,l'ensemble des toxines provenant de la dégénérescence de nos cellules, par l'intermédiaire des organes prévus à cet effet : rein, vessie, foie, poumons, anus...

D'où l'attention particulière apportée par le yoga concernant les pratiques d'asanas (postures) et de pranayama (souffles) afin de stimuler l'ensemble de ces organes internes, afin de les maintenir en parfait état de fonctionnement ,car si ceux-ci viennent à défaillir, alors peu à peu, de manière active, l'organisme à terme finira inévitablement et insidieusement par s'intoxiquer.

Les bienfaits du nettoyage intestinal

Pour autant, il existe une autre source d'auto intoxication beaucoup plus sournoise qui est celle de notre intestin attaqué par les différents poisons et toxines que notre fine paroi intestinale laisse filtrer par capillarité ,contribuant de fait à encrasser notre organisme.

Il est évident, vous le comprendrez aisément qu'un état de constipation chronique, sera à approcher avec la plus grande attention, à noter toutefois que ceux qui n'en sont pas affecté directement ne doivent pas se sentir tirés d'affaires pour autant.

Pourquoi ?

Pour rentrer un peu plus dans les « détails techniques », il est à noter que même si le transit semble fonctionner parfaitement, notre muqueuse intestinale peut toutefois agglomérer des sédiments qui restent accrochés aux parois internes, ceci est d'autant plus accentué par les multiples coudes formés tout le long de l'intestin enchevêtré, dont l'ensemble mesure soit dit en passant entre 6 et 7 mètres de boyaux !.

colon

colon

Des muscles intestinaux conduisent le bol alimentaire depuis l'entrée jusqu'à la sortie, mais cela bloque parfois aux entournures par ces coudes ainsi formés, conduisant si leur élimination n'est pas correctement opérée à leur fermentation putride, entraînant de fait une diffusion de toxines à l'intérieur du corps de façon permanente.

Conséquences 

A la longue, ceci peut être à l'origine de certains cancers (intestins notamment) ou maladies comme la cirrhose du foie, des formes de rhumatisme articulaires, des maladies de sang (dues à l'empoisonnement). Maintenir un sang pur ,qui est la source d'alimentation de nos cellules ,est un gage de santé et de longévité, retardant d'autant l'accélération du processus de vieillissement prématuré de notre organisme.

Le colon étant une organe extrêmement perméable comme nous l'avons précédemment souligné.

Les lavements ancien remède de grands-mères s'ils nettoient aussi l'organisme, ne le font que partiellement et le nettoyage n'est pas complet ,avec un risque de distendre l'intestin, qui peut ensuite provoquer d'autres troubles. Cette pratique ne sera donc pas recommandée.

La méthode SHANK PRAKSHALANA 

Elle est reconnue par sa simplicité et ne comporte que peu de contre indication, elle est accessible au plus grand nombre.

Il s’agit de boire 2 verres d'eau légèrement salée et tiède (6 à 7 grammes de sel /litre d'eau) soit l'équivalent d'une cuillère à soupe, puis d’enchaîner la pratique de 4 postures (voir aussi l'article http://le-yoga-dans-la-vie.com/les-techniques-de-purification-introduction-1ere-partie/) pendant 7 séries (soit 28 mouvements au total environ).

Puis de reboire 2 verres et d'enchainer à nouveau les 4 postures 7 fois etc ….

Après la 3ème série on va essayer d'aller aux toilettes pour voir ce qu'il se passe.....les sphincters devraient être ouverts...

et puis quoiqu 'il se passe, continuer ainsi sur le même rythme : 2 verres puis 7 séries

Quand doit on arrêter ?

Lorsque l’eau qui sort est aussi claire que celle qui rentre !....On observe qui faut environ 2 litres d'eau pour amorcer la pompe et une fois celle ci amorcée et les sphincters ouverts par les postures, le nettoyage s’opère aisément et quasi instantanément de l'ingurgitation de l'eau.

Il s'agira de ne pas trop pousser les premières fois, et de s’arrêter une fois l'eau claire en vue, sinon on va aller racler les limites et irriter (couleur jaune)

  • Durée estimée : 2 h
  • A faire le matin à jeun
  • Idéalement se faire accompagner est préférable
  • A l'issue de reposer et manger léger
  • Une fois le nettoyage terminé il faut refermer les sphincters par Uddyana Bandha (contraction du ventre) et le geste inversé  (Viparita Karani Mudra) par exemple.
  • On pourra boire de l'eau douce ensuite

Puis manger dans les 2 heures qui suivent des lentilles et du riz avec un corps gras (ghee /huile d'olive) et éviter naturellement tout ce qui est susceptible d'irriter les parois intestinales (épices, fruits) manger plutôt du cuit.

Bienfaits et avantages de cette méthode

Elle est accessible à chacun, très efficace par le nettoyage en profondeur tout le long du tube digestif, elle ne présente aucun danger. L'eau salée ne transite pas par la vessie ,elle passe directement par osmose dans l'estomac pour finir son chemin par la porte de sortie de la racine, nettoyant tout sur son passage .

La fréquence de cette pratique recommandée pour une pratique d'entretien est de deux nettoyages par an , il ne faut toutefois pas s'attendre à des effets spectaculaires et immédiats pour autant, ils sont bien réels et se mesureront au fil du temps  par : une meilleure haleine, un teint rajeuni, une diminution des flatulences, un meilleur sommeil.

Remarques et expérience personnelle

J'ai pour la première fois essayé cette pratique récemment cette année et je dois reconnaître qu'elle est d'une grande efficacité. On se sent à l'issue immédiatement plus léger, avec une réelle sensation de nettoyage de l'intérieur.

Le soir on a juste envie de rester calme et de manger léger.

Dans les jours qui suivent on a vraiment envie de poursuivre par une alimentation saine , on devient plus conscient de ce qui se passe à l'intérieur et des aliments que l'on ingère avec leurs nutriments et vitamines associés. La juste conscience de s'alimenter.

La seule difficulté rencontrée dans cette technique est d'avaler l'eau salée, avaler 2 verres d'eau consécutivement est la chose la moins agréable (1 verre = 15 cl environ). J'ai aussi lu dans la littérature sur le sujet qu'il était possible de n'en boire qu'un (j'essaierai cela la prochaine fois) et d’enchaîner la série de postures puis de reboire 1 verre et d’enchaîner à nouveau …..

Également l’eau salée pourrait aussi être remplacée par un bouillon de légumes (ou bouillons cubes) , mais je ne l'ai pas testé pour l'instant.

En pratique de fond pour les personnes constipées, il est envisageable de faire SHANK PRAKSHALANA, tous les 2 mois.

On se limitera dans ce cas à 6 verres d'eau , sur une durée de pratique d'une demi -heure seulement c'est paraît il un excellent rééducateur intestinal.

Contres-indication

Ne pas pratiquer en cas de fatigue, d’inflammation du tube digestif, de coliques, ou de diarrhées.

Le systême digestif- une vidéo à découvrir sur le sujet